Le Francique

Les langues et dialectes franciques sont un groupe linguistique polyphylétique au sein du groupe allemand (langues germaniques occidentales). Le groupe francique doit son nom aux Francs et les langues de ce groupe sont parlées dans le nord-est de l’ancien royaume des Francs. (source Wikipedia)

Du Ve au Xe siècle, entre le Rhin et la Seine, le latin est longtemps resté en contact avec la langue des Francs venus de l’est, et celle-ci aurait bien pu prévaloir. Charlemagne ne maîtrisait pas vraiment ce latin tardif en train de se transformer en français, et des pans entiers de la langue ont été germanisés ; autour de l’an 800, c’est l’ensemble des noms de personne qui bascule : exit Aurelius, exit Felicia ou Galla, place à Frédégonde et à Galeswinthe, à tous ces noms qui deviendront Guillaume, Albert, Robert, Richard, Giraud, Thibaud, Renaud, Berthe ou Ghislaine. Si le francique a finalement reflué, ce n’est pas sans laisser de profondes traces dans l’autre langue, auxquels il faut ajouter le nom même de la France, ou, dans le registre des couleurs, des mots comme bleu, blanc, blond, brun, gris, blême… (source Bulletin de l’observatoire des pratiques linguistiques)

Le superstrat francique, en linguistique historique

Pour certains linguistes, le superstrat est une langue qui intervient dans l’aire d’une autre langue sans la remplacer, et qui peut disparaître finalement, laissant tout de même des traces dans cette langue. Les langues germaniques du Moyen Âge, par exemple, ont disparu mais ont exercé une influence relativement importante sur certaines langues romanes. C’est la langue des Francs qui a influencé le gallo-roman parlé dans la moitié Nord de la France actuelle, devenant ainsi le superstrat du futur français. Il y a laissé un assez grand nombre de mots (blédanserhêtre, etc.), des noms de lieux, beaucoup de noms de personnes. Dans le domaine du phonétisme, on lui doit l’h aspiré. En effet, le phone latin [h] ne s’était pas conservé en gallo-roman mais le francique l’a réintroduit, y compris dans des mots d’origine latine qui ne l’avaient pas, ex. altus devenu haut sous l’influence du germanique hoch. Le superstrat francique est l’un des facteurs qui ont contribué à la différenciation des dialectes septentrionaux du gallo-roman de ses dialectes méridionaux, dont est issu l’occitan. D’autres auteurs étendent l’acception ci-dessus du superstrat aux emprunts faits par une langue après sa formation, y compris par voie savante. Ainsi, dans l’évolution du roumain, on pourrait parler de superstrats albanais, slave, hongrois, turc, grec moderne, allemand, italien, latin savant et français Des exemples de superstrats historiques et en même temps actuels sont des langues comme l’anglais, le français, l’arabe, etc., avec leur influence sur les langues de certains peuples autochtones, résultat d’une domination politique, économique ou culturelle. (wikipedia)