RABIGAUDUS Abbé de Buxbrunno.
Rabigaudus abbas souscrit comme témoin la charte datée de mai 757 établie à Compiègne, par laquelle l’évêque de Metz Chrodegangus confirme les donations qu’il a faites au monastère de Gorze et détermine le mode d’élection de l’abbé.
Rabigaudus abbas de BuXbrunno[8] souscrit l’association de prières conclue par les évêques et abbés présents au concile d’Attigny qui eut lieu vraisemblablement en 762.
Dans la partie ancienne composée avant novembre 824 du Liber confraternitatum de Reichenau est inscrite une liste des Nomina fratrum de monasterio quod Buxbrunno vocatur, la liste de 51 moines conduite par l’abbé Rabigaudus pouvant raisonnablement être mise en rapport avec le concile d’Attigny. Un Hilpradus y est mentionné.
La liste des abbés du XVIe siècle des abbés de Saint-Avold[18] mentionne en 3e position un Rabigardus, qui peut sans problème être identique à l’abbé Rabigaudus de Buxbrunno.
[8] Ce monastère n’est mentionné que trois fois dans les sources qui nous sont parvenues. Il pourrait s’agir de celui de Saint-Martin de Glandières (aujourd’hui à Longeville-lès-Saint-Avold, Moselle, Boulay-Moselle, cant. Faulquemont), de celui de Saint-Avold (Moselle, arr. Forbach, ch.-l. de deux cant.) ou des deux alors réunis. Un village du nom de Boucheporn, à moins de quatre kilomètres de Longeville et à huit kilomètres de Saint-Avold, appartenait au XIIe siècle à Saint-Martin de Glandières. Sur l’éthymologie de ce nom de Boucheporn, cf. Haubrichs, supra n. 7, p. 165-166.
[18] Le monastère encore appelé Hilariacum ou Nova Cella vers 783, probablement consacré à saint Paul, est fondé par l’évêque de Metz Sigibaldus (mort en 741, cf. Gauthier Nancy, L’évangélisation des pays de la Moselle, Paris, 1980, p. 395-398, p. 396 n. 165) comme nova cella (Paulus Diaconus, qui écrivait vers 783, MGH SS II p. 267-269). Il sera appelé plus tard Saint-Nabor, du nom des reliques de saint Nabor que le monastère reçoit par l’intermédiaire de l’évêque de Metz Chrodegangus et donnera son nom à la commune que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Saint-Avold (Moselle, arr. Forbach, chef-lieu de 2 cantons). Cette dénomination de Nova Cella suppose l’existence proche d’un autre monastère plus ancien, qui était sans doute celui de Saint-Martin de Buxbrunno. Ce dernier semble devoir être identifié à Saint-Martin de Glandières (à Longeville-lès-Saint-Avold, dép. Moselle, arr. Boulay-Moselle, cant. Faulquemont). A ce sujet, cf. Gauthier, Nancy, La fondation de l’abbaye de Longeville-lès-Saint-Avold (Les Cahiers lorrains, 4 [Journées d’études mosellanes, Longeville-lès-Saint-Avold, 17-18 octobre 1988], Metz, 1988, 369-378), p. 376-378; Haubrichs, Wolfgang, supra n. 7, p. 155-167; le même: Pirminsklöster, Chrodegangreform und die fraternitates der Reichenau im Raum zwischen Rhein und Mosel (Buxbrunno, Gorze, Hornbach, Neuweiler, Maursmünster, Weißenburg) (Konstanzer Arbeitskreis für mittelalterliche Geschichte e.V. Protokoll vom 12. Januar 1980 Nr. 235, 1-13), p. 7, 11.
Didier F. Isel
Le livre de Reichenau.
La liste du livre de Reichenau est la seule source disponible sur les moines de Saint-Martin des Glandières ; la communauté des moines de Saint-Martin y figure sous le nom de Buxbrunno, au fol.67. Rabigaudus y est en tête d’une liste de 52 noms de la même main, mais la mention abbas a été ajoutée d’une autre main, apparemment la même que celle qui écrivit le nom d’Herigert ensuite.
Le calibre de cette liste, d’une importance comparable à celle d’Hornbach, peut laisser supposer que la communauté se composait également d’environ 25 à 30 moines. A la suite une autre main a continué la liste dans une encre plus pâle. Dans la première comme dans la deuxième liste, on peut remarquer un Uuirundus qui pourrait ensuite être devenu abbé d’Hornbach. C’est d’ailleurs le seul nom commun aux deux listes de Buxbrunno.
Cependant, outre Uuirundus, six noms de la deuxième liste se retrouvent dans les listes d’Hornbach: Altmant, Hermunt, Albericus, Odilardus, Ratbodo et Ruotbertus. Il est donc possible que des moines soient passés de l’une à l’autre de ces abbayes, en compagnie de Uuirundus; ce serait l’indice unique d’un lien possible entre les deux abbayes.
D’une réforme à l’autre (816-934): Les communautés religieuses en Lorraine à l’époque carolingienne Michèle Gaillard
Reichenau est une abbaye fondée en 724 par Pirmin sur le lac de Constance, avec
le soutien de Charles Martel. Elle devient rapidement un centre culturel important, situé au
centre d’un réseau, incluant notamment Murbach et Saint-Gall, dont les bibliothèques
s’enrichissent mutuellement.