Extrait de Notice de la lorraine Par Dom Auguste Calmet Abbé de Senones Publié en 1756
LONGEVILLE, ou GLANDlERES. LONGEVILLE, Abbaye de Bénédictins, au Diocèse de Metz , de la Congrégation réformée de saint Vanne & saint Hidulse â une lieue de la Ville de saint-Avold , est nommée Glandières dans les anciens monumens. Elle a pour Patron saint Martin , & a toujours été possédée en règle par des Religieux de l’ordre de saint Benoit, & n’a jamais été donnée en commande.
Comme cette Abbaye est située sur la grande route de Lorraine en Allemagne ,elle a été exposée plus que beaucoup d’autres , à une infinité de révolutions & de pillages , ce qui est cause qu’elle a beaucoup perdu non seulement de ses biens , mais aussi des anciens monumens de son histoire. On lit dans un diplôme donné à ce Monastere , par Louis le Débonnaire , en 836. qu’il fut fondé en l’honneur de la sainte Vierge & de saint Martin , par Bodagisle , père de saint Arnoû , Évêque de Metz, & bâtie par les bienheureux Digne & Undon.
L’Eglise paroissiale de Longeville, est dédiée sous l‘invocation de saint Magne. L’Abbé est Seigneur du lieu, decimateur & collateur de la Cure. La réforme de la Congrégation de saint Vanne, fut introduite à Longeville , en 1606. par le R. P. François Thierri , Abbé Régulier de ce Monastère. En 1552 sous le gouvernement dc Sébastien Tervenu , Abbé de Longeville , l’Abbaye fut entièrement saccagée & brûlée le jour de saint Remi, par les troupes d’Albert de Brandcbourg. En 1625 Dom François Thierri , Abbé de Longeville , proposa aux Supérieurs de la Congrégation réformée de saint Vanne,, de transférer dans la Ville de Nancy, l’Abbaye de Longeville , tant la mense conventuelle , que la mense abbatiale. Le Duc Charles IV & son frère le Prince Cardinal Nicolas—François de Lorraine , y donnèrent leur consentement , & le Pape Urbain VIII en ſit expédier les Bulles , en datte du sept Août 1625. mais les Bénédictins réformés ne jugèrent pas à propos de se servir de ces Bulles , qui n’étoient conformes ni à l’intention de Son Altesse , ni à la leur , puisqu‘ils ne demandoient que la translation de la mense abbatiale. Ils prièrent donc le Duc de Lorraine de s’employcr à ce qu’on transferât la mense abbatíale de Longeville, & qu’on l’unit à la Communauté de sainte Croix de Nancy , à condition que le Supérieur général de la Congrégation , résideroit toujours à Nancy & qu’il seroit ipso facto , Abbé né, sans toutefois en porter le titre; pendant que cela se négotioit à Rome , en janvier 1626 M. Thierri Abbé de Longeville, obsédé par ses parens , demanda â Rome, & obtint pour Coadjuteur de son Abbaye, son Neveu, M. de Hénin de Sainte Catherine. Ainsi toute la négociation de la translation de la mense Abbatiale de Longeville à Nancy , n’abboutit à rien.
Depuis la mort du R. P. D. Henri Fauque , dernier Abbé régulier de Longeville , arrivée le vingt—neuf juillet I752.. l’Abbaye est vacante , & le R. P. D. Nicolas Loupmont , qui étoit Prieur de l’Abbaye , a été relégué au Saint Mont, pour avoir voulu procéder à une élection sans la permission de la Cour de Lorraine.